par Piotr Moszynski
Article publié le 23/09/2008 Dernière mise à jour le 23/09/2008 à 16:48 TU
Cinq cents militaires vont s’ajouter aux 3 000 déjà déployés dans les grandes villes italiennes pour lutter contre la criminalité, et notamment contre la mafia. La majorité des soldats sera envoyée dans la région de Naples où une fusillade a fait sept morts, dont six Africains, le 18 septembre.
La mondialisation, et tout ce qu’elle met en cause en termes de zones d’influence pour des pays qui se croyaient des superpuissances, n’inquiète pas que les Russes et les Américains quand ils regardent autour d’eux. La mafia napolitaine semble avoir les mêmes soucis.
Le jeudi 18 septembre a été fatal pour un patron italien d’une salle de jeux à Baia Verde. Son exécution par au moins six hommes équipés d’une kalachnikov et d’armes légères n’était malheureusement qu’un prélude à un massacre « record pour la région », comme l’a qualifié le responsable local de la police. En effet, vingt minutes plus tard, à Castel Volturno sur le littoral au nord de Naples, les mêmes assaillants utilisant les mêmes armes et des munitions identiques ont criblé de quelque 130 balles six Africains, surpris dans un atelier de confection. Toutes les victimes étaient originaires de l’Afrique de l’Ouest : du Liberia, du Togo et du Ghana.
La camorra et ses sous-traitants
Selon Giacomo di Gennaro, spécialiste en sociologie criminelle à Naples cité par l’AFP, « techniquement, cette fusillade porte la marque distinctive des Casalesi ». La région de Caserte, où le massacre a eu lieu, est le fief de ce clan, le plus puissant et le plus dangereux de la camorra, la mafia napolitaine. Le clan ambitionne de contrôler le trafic de drogue et la prostitution dans toute la province. Dans son livre Gomorra, qui a servi de base pour un film du même titre récompensé cette année au festival de Cannes, le journaliste Roberto Saviano décrit les Calesi comme une « confédération » de familles dont les activités dans les domaines aussi divers que le trafic de drogue, d’armes et de déchets toxiques, la prostitution, les travaux publics ou la grande distribution s’étendent jusqu’en Europe de l’Est. La camorra se mondialise, donc, mais en même temps elle commence à subir des effets de la mondialisation sur son propre territoire. Et cela, elle n’aime pas trop – et, visiblement, elle veut le faire savoir.
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