Propos recueillis par Jacques de Saint-Victor
25/11/2008
INTERVIEW - Deux ans après la parution du livre Gomorra, best-seller qui s'est vendu en Italie à 1,8 million d'exemplaires (1) et a inspiré un film, son auteur, jeune journaliste de 29 ans, est devenu célèbre pour avoir affronté « la pieuvre », ce qui lui vaut des menaces de mort. Il prend la parole sur ses conditions de vie de reclus sous escorte, sur ses projets, sur la mafia d'aujourd'hui. Sans détours.
Nous avons rencontré l'auteur de Gomorra samedi dernier, dans un grand hôtel parisien. Très protégé, tenu à l'écart, entouré par cinq gardes du corps, Roberto Saviano venait d'effectuer la veille une brève visite en France pour participer à une réunion européenne sur «l'argent de la drogue» organisée par la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT). Le rendez-vous avait été pris au petit matin, avant son retour à Rome. Le jeune écrivain nous a semblé très fatigué. Lors de notre précédente rencontre, à l'occasion de la sortie de son livre, il vivait discret, mais sa protection n'était pas aussi importante qu'aujourd'hui. Il conservait une joie de vivre très séduisante. Aujourd'hui, avec le succès du roman puis du film Gomorra, il semble pris par le doute. Il ne regrette pas ce succès, mais il lui pèse à plus d'un titre. À plusieurs reprises dans l'entretien, il n'achève pas quelques phrases. Il explique qu'il conserve cette volonté d'écrire mais qu'il est difficile de se savoir toujours menacé. Malgré tout, il retrouve sa vivacité quand il évoque ses « maîtres », Chalamov, Primo Levi, Herling. Dans l'entretien qu'il nous a accordé, il expose sa vision de la mondialisation, du péril mafieux mais aussi ses doutes d'écrivain, en butte à des critiques sourdes, engagé dans un combat qui ne doit pas finir par le dévorer.
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