domenica 11 gennaio 2009

Les petits arrangements de Berlusconi avec la loi

Par Delphine Saubaber, avec, Luksic Vanja, mis à jour le 23/10/2008 15:22:29


Fort d'une immunité taillée sur mesure, le chef du gouvernement italien s'apprête à lancer une véritable contre-réforme judiciaire. Pour mettre au pas ces juges qui osent lui réclamer des comptes.
Ce 9 octobre, via dei Giubbonari, à Rome, Silvio Berlusconi s'offre un bain de foule comme il les aime. Sa cote de sympathie, plus de 60%, est au nirvana; tout le monde se marche sur les pieds. Super Silvio, lui, marche sur l'eau. Dans la cohue, un bijoutier ose: "Président, n'êtes-vous pas préoccupé par tous vos procès en cours?" Berlusconi étire son sourire de madone: "Je n'en ai rien à foutre de tout ça! Je suis tranquille: j'ai déjà été acquitté 18 fois." Puis, face aux commerçants qui se plaignent que les affaires vont mal, il conclut par une bourrade: "Tenez bon. Nous allons tout arranger" - sa formule magique des jours de crise.

A peine réélu, il l'a d'ailleurs utilisée à son profit, en juillet, en faisant voter la loi Alfano, qui garantit, durant leur mandat, l'immunité aux quatre plus hautes autorités de l'Etat. Le résultat est épatant: alors que le Cavaliere était poursuivi à Milan pour avoir versé 600 000 dollars à un avocat britannique, David Mills, en échange de faux témoignages, le procès continue, mais sans lui. Les magistrats, ulcérés, en ont appelé à la Cour constitutionnelle, qui avait déjà rejeté une telle loi, dégoupillée en 2003 par le même Berlusconi afin de paralyser un autre procès pour corruption de magistrats. Verdict dans quelques mois. Le Pr Alessandro Pace, président de l'Association des constitutionnalistes, espère bien qu'il ira dans le même sens. Cet éminent juriste trouve proprement "hallucinant" le projet de réforme de la justice qui se profile.
On avait cru, avant sa troisième arrivée au pouvoir, en avril, en un "nouveau" Berlusconi, guéri de ses bouffées de sarcasmes à l'encontre des "toges rouges", tout entier voué au consensus et au bien public. C'était oublier sa hantise des casseroles et de la prison, sa boulimie d'invulnérabilité et de justice, la sienne, son puissant désir d'achever, une fois pour toutes, la grande réforme qu'il n'a pu mener à bien durant ses précédents mandats. Revoilà donc le Cavaliere de toujours, plus fort que jamais, porté par une majorité écrasante et une opposition aphone, prêt à prendre sa revanche sur une justice déjà mal en point.
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